Simu tutti di qualchi locu. Eiu, so di a CANAGHJA

NOTRE BLASON -Rappel de ses origines-


Rédigé le Vendredi 17 Mai 2013 à 23:52 | Lu 783 fois | 0 commentaire(s)


On a écrit et colporté tant de fadaises sur notre blason qu'il me paraît nécessaire de revenir succinctement mais sérieusement sur son origine.
Fi donc de la légende du prince maure décapité à Porto-Pollo en passant par l'esclave ayant voulu égorger Paoli et autres balivernes du même genre pour nous en tenir aux seuls faits historiques.
Commençons par le commencement ...
Pendant leur séjour en Terre Sainte les seigneurs chrétiens avaient coutume de faire figurer sur leur bannière une tête de maure c'est à dire d'infidèle, coupée et dont les yeux étaient cachés par un bandeau. Pourquoi ce bandeau ? Il n'y a, semble-t-il, pas d'explication patente sinon des suppositions dont les plus plausibles tiennent à des considérations philosophiques : le bandeau 'en rajoutait' à l'infamie du décapité, et, comme si cela ne suffisait pas, lui enlevait toute vision du monde vivant, il n'était plus utile à personne et bouté définitivement dans l'au-delà.
Revenons en Corse.
En 1297, le pape Boniface VIII cède au roi d'ARAGON la Corse et la Sardaigne qui sont donc inféodées à son royaume. Sur son blason figure une croix entourée de quatre têtes de maure dont le dessin, la croix en moins, est repris pour la Sardaigne.
Puis, en 1573 le roi Philippe II d'Espagne décide d'attribuer un emblème à chacune de ses provinces et confie à l'italien Giacomo Galerati le soin de créer celui de la Corse. Le géographe s'inspire du blason de Sardaigne et propose à peu de choses près celui que nous connaissons aujourd'hui.
Venons-en à une époque plus proche de nous.
En 1736 l'aventurier Théodore de NEUHOFF débarque en Corse, se proclame roi et y règne environ six mois. Il s'approprie le blason adopté l'année précédente par la Consulta de CORTE et sur l'étendard qui le précède dans ses déplacements fait broder une couronne au dessus de la tête du maure. En Europe sa notoriété est brève mais immense et ses frasques contribuent à populariser notre blason.
Après ce court intermède 'royal' auquel participèrent, soit dit en passant, Paoli, Gaffory et Ornano, la Corse traverse des années difficiles de luttes pour son indépendance. Paoli, après 16 ans d'exil à Naples, revient au pays en 1755. Il est proclamé Général de la Nation au couvent de Casabianca et, en 1760, adopte officiellement le blason et le décrit ainsi : 'tête de maure, de sable sur fond d'argent, de profil et tourné à dextre'. Il lui porte quelques modifications, supprime l'image de la vierge et fait relever le bandeau que le maure avait sur les yeux "... les corses doivent voir clair...en relevant le bandeau celui-ci convient à notre dignité et non pour notre honte comme le voulaient nos ennemis...." *
Voila ce que l'on peut en dire. Il va de soi que l'on trouve d'excellents ouvrages consacrés à nos hommes célèbres et à l'histoire de la Corse dans lesquels les évènements qui entourent la naissance des symboles que sont notre blason et le Dio vi salvi Regina sont plus largement développés et argumentés.
J'en ai donné un aperçu, restons-en là.
* Noter que sur le blason de la Sardaigne (quatre têtes de maure représentant les quatre provinces de l'ile), le bandeau a été relevé pour des questions diplomatiques ... en 1999 par une loi régionale.



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